Appuyez vous Continuellement sur un Etat d’Esprit qui soit Heureux et Léger

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La légèreté n’est pas un signe de superficialité. Certains sont lourds et superficiels d’autres sont légers, mais justes et profonds. Il y a une grande différence entre l’inconscience et l’insouciance. L’insouciant ne cultive pas un état d’esprit qui se complaît dans le souci, le pesant. L’inconscient manque de discernement et vit dans le déni et l’apparence. La légèreté, le sens de l’humour, viennent d’un esprit qui est fiable. Il est posé en lui-même, a trouvé le témoin intérieur qui relativise tout ce qui apparaît. Il est en pleine maîtrise des outils qui ont été exposés dans les enseignements du Bouddha, par exemple l’exercice du don et de la prise en charge. Le sens du refuge en les trois joyaux est acquis. En conséquence, ce qui nous arrive n’est ni surévalué, ni dénigré. Il y a une conscience claire du travail à accomplir, sans dramatisation. On est libre de l’inquiétude que l’on surimpose aux problèmes courants de l’existence.

Tsony ViennaJigmé Rinpoché, dans sa gestion très impressionniste de l’anglais, a inventé le mot overworry (surinquiet). Il dit souvent: «ne vous surinquiétez pas». Il y a l’inquiétude normale, les problèmes sont là et il faut travailler avec. Il faut une certaine présence pour gérer ce qu’il y a à faire, sans inconscience. La surinquiétude c’est se noyer dans un verre d’eau. Le verre d’eau est effectivement présent, mais ce n’est pas un océan tumultueux. Par l’exercice repété des instructions du Dharma une appréciation beaucoup plus juste des choses va s’installer dans l’esprit. On connaît le témoin intérieur sur qui on peut s’appuyer. On commence a faire le travail essentiel qui consiste à se défaire de la saisie du soi personnel en tant qu’entité autonome et permanente, et du soi des phénomènes comme ayant une réalité ontologique. On prend possession des outils de transformation. Comme un compagnon qui a trente ans d’expérience de ses outils et du travail à accomplir. Un travail qu’il a fait encore et encore. Il n’est pas perdu devant un morceau de bois, ou une pierre, ou de la farine pour faire du pain. Il connait son métier. Il sait que cela va prendre un certain temps, qu’un certain nombre d’efforts seront indispensables. In sait ce qu’il doit faire et le fait. Il n’y a pas de surinquiétude. L’esprit est heureux, léger à sa tâche, quand bien même le travail est lourd et pénible. Quand on voit s’installer dans le continuum de son esprit cette légèreté et détermination, qui savent dédramatiser, c’est un critère de progrès. L’exemple inverse c’est celui du lapin dans Alice au pays des merveilles. Il court dans toutes les directions, avec un oeil sur sa montre, en se disant l’esprit totalement angoissé: «je suis en retard! Je suis en retard! Je n’ai pas bien pratiqué, je n’ai pas fait ci, je n’ai pas ça, j’ai un travail à faire, je ne vais jamais y arriver!»

Que l’on se noie dans un verre d’eau ou que l’on parcourt le pays des merveilles agité comme le petit lapin, montre que l’esprit n’a pas atteint la qualité de stabilité.Que faire alors? Il faut revenir aux fondamentaux. S’il y a un travail à faire, il y a aussi les outils. Si je ne les ai pas suffisement en main, je vais m’appliquer à les maîtriser. Je vais étudier, réfléchir, m’asseoir. Je vais appliquer cela dans ma vie quotidienne jusqu’à ce que les signe de maturité apparaissent. Avec cette prise de conscience et la determination qui l’accompagne, il n’y a plus de raison de paniquer. Nous transformons l’incertitude en confiance. Le travail amène la maîtrise, la maîtrise amène la sérénité. La sérénité nous débarrasse de la surinquiétude. Notre créativité ainsi que notre intelligence et savoir-faire seront au service de la résolution de ce défi qui se présente à nous. Nous ne laisserons pas la surinquiétude nous parasiter. Elle nait d’un esprit qui ne connaît pas les outils, ou ne veut pas faire l’effort de les connaître.

Tsony FormenteraTachons de pas être un grognon perpétuel, l’inverse d’un esprit léger. Tout pose problème à un esprit grognon: il se lève le matin, ça ne va pas, il se couche le soir, ça ne va pas, la journée, ça ne va pas. Tout ce qu’il a à faire est lourd, tout est surchargé, il n’y a pas d’espace. Cela n’a rien à voir avec le volume de travail. Quand bien il ne resterait qu’UNE seule chose à faire ce serait encore trop. Développons cet esprit léger qui gére les évènements au moment où ils arrivent.

Au japon, un pratiquant accompli de la voie du thé avait malencontreusement dérangé un samouraï. Le samourai veut laver l’affront dans le sang et le somme de se présenter le lendemain pour un duel. En plein désarroi, cet homme va voir son maître et lui dit: «Je viens vous dire au revoir parce que demain je vais mourir.»Le maître lui demande pourquoi.Il lui raconte alors l’histoire, et le maître lui dit: «Pendant le duel tu va accomplir les mouvements de la cérémonie du thé. Tu sais servir le thé, préparer l’eau, préparer la théière. Tu sais à quel moment il faut verser l’eau, à quel moment il faut mettre le thé dedans, combien de temps il faut laisser bouillir et tu sais comment servir», l’élève dit:« bien sur, cela fait des années que je pratique cela», et le maître lui dit: «Pratique ce que tu sais. » Le lendemain, ils se retrouvent avec le samourai qui sort son épée. L’autre en face ferme les yeux et commence les gestes de la cérémonie du thé. Il prend l’eau, allume le feu, totalement dans la conscience de la cérémonie du thé. L’observant, le samourai se dit: «soit c’est un idiot, soit c’est un grand maître avec une technique que je ne connais pas.», le samouraï conclut: «je ne vais pas prendre le risque». Il range son épée et s’en va. Au moment ou l’officiant offre le thé et ouvre les yeux: il n’y a plus personne.

Cette histoire illustre que l’on peut s’appuyer sur la maîtrise de sa voie dans une situation particulière qui nous dépasse. Toutefois, si l’on ne sait même pas faire la cérémonie du thé, on peut effectivement s’inquiéter. Anticipons en apprenant à maîtriser une voie et lorsque serons en face du samourai nous pourrons nous appuyer, dans cette circonstance, sur un esprit heureux.


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